GALERIE SIMONE BOUDET  TOULOUSE

Dépêche de Toulouse Mai 1971

 

Jean Lombard : un beau peintre de tradition française

 

Un peintre admirable, entre tous, qui a su atteindre à la plénitude dans la mesure et la nuance. Une vision à la fois large te subtile et toujours souverainement synthétique. Au terme pur de sa course, l art de Jean Lombard connaît un magnifique épanouissement.

 

Les très beaux paysages de Provence montrés à la galerie Simone Boudet sont des Suvres d une liberté et d une jeunesse étonnante. Ils nous disent la ferveur de ce très beau peintre pour une terre dont il a su, à force de patience, d humilité et d amour, pénétrer les mystères et dégager la secrète poésie. Une poésie qui est celle d une réalité tellurique et végétale qui perdure et délivre son intemporelle et élémentaire magie à travers la souveraine architecture des sites animés et transfigurés par les « nuages » des jeux de l ombre et de la lumière. Ce monde de la frigacité et de la permanence revit dans les toiles de Jean Lombard qui, dans leur belle rigueur plastique, restent, comme il le dit lui-même, imprégnées de nature. Elles délivrent une lumière subtilement rayonnante et toute intérieure.

 

La vision du peintre, à la fois vraie et intériorisée, à tôt fait de nous convaincre et de nous subjuguer. Elle s impose puissamment à nous par l efficace magie d un langage authentiquement plastique qui allie rigueur et intuition. Un langage à la fois fort et dépouillé, basé sur l accord subtil d un graphisme ample, racé et nerveux et d un chromatisme intense et nuancé.

 

La vision de Jean Lombard, dans sa grâce suggestive, saisit par son caractère de profonde unicité. En Jean Lombard, il convient de saluer un authentique beau peintre de tradition française. Pour lui la peinture n est ni un jeu gratuit, ni l illustration de fallacieuses et prétentieuses théorie. Il se rattache à la lignée de ces peintres, typiquement de chez nous qui, en usant le plus souvent d une singulière économie de moyens, ont toujours aspiré à satisfaire l Sil, le cSur et l esprit.

 

 

Robert ARIBAUT