GALERIE SYNTHESE  PARIS  1960

Le Figaro 10 Novembre 1960

 

JEAN LOMBARD

 

 

Jean Lombard appartient à ce groupe d artistes que les abstraits refusent parce qu ils les trouvent réalistes, que les réalistes refusent parce qu ils les trouvent abstraits.

 

C est la rançon des positions intermédiaires d additionner les critiques des extrêmes, mais alors que souvent cette attitude correspond au goût des prudentes demi-mesures, chez plusieurs artistes d aujourd hui, et spécialement chez Jean Lombard, on y peut voir avant toute chose une volonté d indépendance, car la fougue avec laquelle il traite ses sujets n est pas un signe de timidité.

 

Pourquoi, d ailleurs, ses paysages seraient-ils réalistes ? Et pourquoi, d autre part, se priverait-il des suggestions  qu il trouve dans un paysage ? Ses tableaux sont des reflets de sensations ou d émotions. Pour chacun de ses titres, on pourrait dire « Impressions de nature morte » ou « Sensations de paysages ».

 

Et c est dans cette transposition de la pensée au réel ou inversement  que résident toute la poésie et l intensité d un art de plus en plus indépendant des formules, de plus en plus soumis à la volonté de son auteur.